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Décès de l’Archiprêtre Georges Drobot

(JPEG)L’archiprêtre mitré Georges Drobot est décédé, dans la nuit du 3 au 4 novembre 2011, jour de la fête de l’icône Notre-Dame-de-Kazan, à la Maison russe de Sainte-Geneviève-des-Bois, des suites d’une longue maladie. Il venait d’entrer dans sa 87e année. Prêtre et iconographe, spécialiste de la théologie de l’icône, le père Georges était le doyen du clergé de l’Archevêché en années de prêtrise, puisqu’il a accompli son ministère pastoral pendant cinquante-huit ans.

Le père Georges Drobot était né le 2 novembre 1925, à Kharkov, en Ukraine. Fils de Nicolas Drobot. Après l’invasion allemande en juin 1941, il est pris, avec les membres de sa famille, par les services du travail obligatoire et envoyé comme « ost-arbeiter » à Berlin. A la fin de la guerre, lui et son frère, Vsevolode, qui plus tard deviendra également prêtre aux Etats-Unis dans l’Eglise russe hors-frontières, évitent la rapatriement forcé en Union soviétique prévu selon une clause de la conférence de Yalta sur la restitution des soi disant « collaborateurs soviétiques ». Il connaît alors le sort des centaines de milliers de « D.P. » (displaced persons) qui doivent fuir à travers l’Europe pour éviter une mort certaine. Passant par l’Autriche et l’Italie, il arrive finalement à Paris et s’inscrit à l’Institut Saint-Serge, en 1948, où il a comme co-disciples, entre autres, Georges Wagner (futur archevêque), Michel Storojenko (futur protodiacre, puis évêque) ou encore Boris Bobrinskoy (par la suite protopresbytre et doyen de l’Institut). Ses maîtres à l’Institut sont surtout l’archimandrite Cyrpien Kern et le professeur Antoine Kartacheff. A Rome, puis à Paris, Georges Drobot apprend auprès de peintres d’icônes, dont certains issus des cercles des vieux-croyants, l’art de l’icône et il devient lui-même un iconographe de talent, dans la lignée des maîtres des XIVe-XVe siècles, au dessein sobre, maîtrisant parfaitement les techniques traditionnelles de la tempera et de l’or appliqué à la feuille. Après avoir terminé sa licence en théologie, il épouse Myrianne Tichonicky, la nièce du métropolite Vladimir qui dirigea l’Exarchat de 1946 à 1959. C’est le métropolite Vladimir qui l’ordonne au diaconat, le 4 décembre 1952 (fête de l’Entrée de la Mère de Dieu au temple), et à la prêtrise, le 19 janvier 1953 (fête de la Théophanie), à chaque fois en la cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky, à Paris.

Après son ordination, le père Georges est envoyé comme prêtre dans l’Est de la France. Il est d’abord le recteur de la très modeste paroisse de Morhange, en Moselle, une communauté très pauvre d’ouvriers de la métallurgie, où les conditions de vie pour lui et sa famille sont extrêmement difficiles. En 1954, il reçoit aussi la responsabilité de la petite paroisse de la Sainte-Trinité, à Montbéliard, dans le Doubs, dont il s’occupera régulièrement jusqu’à la fin des années 1990. Il réalisera notamment l’iconostase de la chapelle orthodoxe installée en 1956, à son initiative, avec l’accord de la municipalité franc-comtoise, dans l’une des tours médiévales du château des Wurtemberg. De 1956 à 1963, le père Georges remplace le recteur de l’église Saint-Spyridon, à Rueil-Malmaison, puis, de 1963 à 1988, il succède au père Cyprien Kern comme recteur de l’église des Saints-Constantin-et-Hélène, à Clamart, tout en résidant auprès de l’Institut Saint-Serge, à Paris, où il célèbre régulièrement les offices de semaine pendant de longues années. Il travaille également à la ciergerie diocésaine, installée à l’époque sur la colline Saint-Serge, sous le petit appartement qu’il occupe avec sa famille et qui lui sert aussi à la fois d’atelier d’artiste et de salle de cours pour ses élèves. En 1974, il est élevé à la dignité d’archiprêtre par l’archevêque Georges (Tarassov) et dessert, pendant quelques mois, en 1979, l’église de la Transfiguration à Stockholm, après le décès de son recteur, l’évêque Stéphane (Timtchenko). Dans les années 1950-1960, il est membre du comité missionnaire diocésain de l’Archevêché et est un membre actif de l’association « Icône » avec laquelle il expose certaines de ses œuvres lors d’expositions à Paris. Il participe aussi à plusieurs reprises, à la fin des années 1970 et au début des années 1980, aux pèlerinages diocésains en Terre Sainte, organisés à l’époque sous la conduite de l’évêque Romain (Zolotoff). Il se rend également en pèlerinage au Mont-Athos et dans les monastères de Serbie.

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Le Père Georges et le Père Alexandre Schmeman

En 1973, le père Georges soutient une thèse de doctorat, à l’Institut catholique de Paris, sur la théologie de l’icône de la Nativité du Christ. Cette thèse sera ensuite publiée, en 1975, aux éditions de l’abbaye de Bellefontaine, sous le titre L’icône de la Nativite : un corollaire et un moyen de formulation du dogme de l’Incarnation (n° 15 série « Spiritualité orientale » ; 2e éd., 1980 ; 3e éd., 1996), et traduite également en italien. Il intervient lors des congrès de l’Action chrétienne des étudiants russes et publie dans les revues Vestnik RKhD et Contacts des articles sur le sens de l’icône. De longues années durant, il donne des cycles de conférences sur les icônes et assure des ateliers pratiques d’apprentissage de l’écriture de l’icône, à Paris, dans le cadre des Ateliers des beaux-arts de la Ville, mais aussi lors de stages dans d’autres villes de France et d’Europe ou auprès de communautés monastiques catholiques, comme les Petites Sœurs de Bethléem, et même à Moscou où il est invité, après la chute du régime soviétique, à restaurer les fresques de l’une des églises historiques de la capitale russe.

Très proche de la communauté des moniales de Bussy-en-Othe, où il s’arrête souvent sur la route qui le conduit de Paris à Montbéliard, et de son confesseur, l’archimandrite Job (1896-1986), qui vit seul en ermite, depuis 1945, au skit de Tous-les-Saints-Russes à Mourmelon-le-Grand, le père Georges avait promis à ce dernier de s’occuper du skit de Mourmelon après sa mort. Au milieu des années 1980, il supervise la construction d’une nouvelle église, selon le projet élaboré du vivant encore de père Job, par l’une de ses élèves, une iconographe finlandaise de confession luthérienne, Liisa Kuningas. L’église, tout en bois, est établie sur les modèles de l’architecture religieuse traditionnelle de la Russie du Nord. Elle est préparée en Finlande et ensuite assemblée à Mourmelon sur l’emplacement de l’ancienne chapelle du skit. Le père Georges et ses élèves assurent ensuite la réalisation de l’iconostase et des icônes intérieures. L’église est consacrée, en novembre 1988, par l’archevêque Georges (Wagner) qui nomme le père Georges responsable du skit avec le titre de « ktitor » (fondateur) de la nouvelle église. Pendant plus de dix ans, fidèle à l’engagement pris auprès du père Job d’empêcher la disparition de l’ermitage, le père Georges vient célébrer à Mourmelon régulièrement les dimanches et les jours de fêtes pour les fidèles orthodoxes d’origine diverses – Russes, mais aussi Serbes, Français et même Japonais -, disséminés dans cette partie de la plaine champenoise. A la fin des années 1990, le père Georges Drobot s’était installé, près de l’un de ses enfants, à Strasbourg. Le 2 novembre 2003 (le jour même où avait lieu l’ordination à la prêtrise de l’un de ses fils, le père André, dans l’église du skit de Mourmelon), l’archevêque Gabriel lui avait conféré la distinction de la mitre pour marquer le 50e anniversaire de son ordination à la prêtrise. Quelque mois plus tard, après une commotion cérébrale, le père Georges Drobot avait dû être hospitalisé et, paralysé depuis lors, il ne pouvait plus célébrer. Récemment, il avait été transféré de Strasbourg à la maison de retraite de Sainte-Geneviève-des-Bois, où il pouvait régulièrement assister à la liturgie dominicale et communier dans la chapelle de la Maison russe.

Le père Georges Drobot était marié, père de huit enfants, dont deux disparus tragiquement, et plusieurs fois grand-père. Mémoire éternelle !

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